Les savants de la tour Eiffel sont 72 hommes, scientifiques, ingénieurs ou industriels, dont Gustave Eiffel a fait inscrire les noms sur la tour Eiffel à Paris. Ils ont été choisis parce qu'ils ont honoré la France de à , la tour Eiffel ayant été construite pour l'Exposition universelle de qui célébrait le centenaire de la Révolution française de .
Description
Ces 72 noms s'étalent sur la frise du premier étage de la tour Eiffel, à raison de 18 noms sur chacune des quatre faces. Chaque nom occupe l'espace entre deux poutrelles.
Ils sont inscrits en lettres capitales, dorées, en relief, de 60 cm de haut.
Seul le nom de famille apparaît, ce que retrace le tableau ci-dessous en y apportant des informations supplémentaires.
Histoire
Le , lors d'une conférence devant la Société centrale du travail professionnel, Gustave Eiffel déclare :
« Pour exprimer d'une manière frappante que le monument que j'élève sera placé sous l'invocation de la Science, j'ai décidé d'inscrire en lettres d'or sur la grande frise du premier étage et à la place d'honneur, les noms des plus grands savants qui ont honoré la France depuis jusqu'à nos jours. »
On sait peu de choses sur la manière dont les noms sont choisis. On sait en revanche que certains savants sont refusés pour cause de nom trop long : Charles et Henri Sainte-Claire Deville, Jean-Baptiste Boussingault, Henri Milne-Edwards et Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau. Tous les noms choisis comportent en effet 12 lettres au plus, en raison de la place limitée entre les poutrelles.
Les noms sont recouverts de peinture au début du XXe siècle avant d'être restaurés entre et par la Société d'exploitation de la tour Eiffel (SETE).
Une exposition intitulée Les 72 savants de la tour Eiffel est inaugurée à la bibliothèque de l'institut Henri-Poincaré le , lors de la fête de la science, et dure jusqu'au , avec le soutien de la Société mathématique de France.
Faces
Liste
Caractéristiques de la liste
- On n'y trouve aucune femme. Pourtant, selon Alphonse Rebière, suivi par de nombreux autres auteurs,, Sophie Germain, une des premières mathématiciennes françaises, y aurait eu sa place. Rebière fait en effet remarquer que pour concevoir la tour, les ingénieurs ont utilisé les travaux de cette théoricienne de l'élasticité, mais que le nom de cette « fille de génie » a été « oublié » parmi ceux qui y ont été inscrits.
- On y trouve un grand nombre de polytechniciens (34 anciens élèves et 10 professeurs non anciens élèves), soit presque la moitié de la liste ; loin derrière, on trouve des anciens élèves des Écoles centrales des arts et manufactures et des Mines.
- La plupart étaient membres de l'Académie des sciences.
- Les sciences du vivant ne sont représentées que par cinq noms : Barral, Bichat, Broca, Chaptal, et Cuvier.
- Hormis Fizeau et Chevreul, tous étaient morts lors de l'inauguration de la tour. Chevreul était un grand enthousiaste de la tour, se déplaçant tous les jours sur le chantier pour en constater l'avancement ; il est mort une semaine après son inauguration, à l'âge de 102 ans.
- Tous sont fortement liés à la France, probablement tous français au moins à un moment de leur vie.
- Seul Lagrange est né à l'étranger, à Turin dans le royaume de Piémont-Sardaigne (séparé en entre la France et l'Italie). Il est néanmoins naturalisé français en .
- Sturm est certes né à Genève, dans l'actuelle Suisse, mais quand il est né en , Genève était sous domination française depuis , devenant le chef-lieu du département français du Léman sous le Consulat puis le Premier Empire. Charles Sturm avait donc la nationalité française à sa naissance. De à il a été brièvement citoyen de la République de Genève, à la suite de la Restauration genevoise et jusqu'à l'adhésion de la République de Genève à la Confédération. Il est donc devenu suisse en . Finalement, il a été naturalisé français en .
- Beaucoup ont laissé leur nom à au moins une loi scientifique, un produit ou à un procédé.
- Presque tous sont mentionnés dans un discours de Gabriel Lamé en .
- Il ne semble pas y avoir d'ordre particulier ni de classement ou hiérarchie sur les différentes faces, pas même alphabétique.
- On peut rapprocher cette liste de la représentation des grandes inventions françaises à la galerie des Machines, où l'on retrouve beaucoup de ces noms.
- Cet hommage est parfois comparé au Panthéon,,, où sont enterrées les personnalités que le pouvoir souhaite honorer. De fait, trois des savants de la tour Eiffel sont enterrés au Panthéon : Lagrange (), Carnot () et Monge ().
- Tombes de savants de la tour Eiffel au Panthéon
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- [Barral et Barral 1889] Georges Barral et Jacques Barral, Histoire populaire des 72 savants dont les noms sont inscrits sur la grande frise de la Tour Eiffel, Paris, J. Mersch, (réimpr. 2009), 146 p. (OCLC 511617240, BNF 30058918).
- [Barral 1892] Georges Barral, Le Panthéon scientifique de la tour Eiffel : Histoire des origines, de la construction et des applications de la tour de 300 mètres, biographie de ses créateurs, exposé de la vie et des découvertes des 72 savants dont les noms sont inscrits sur la grande frise extérieure, Paris, Albert Savine, , 508 p. (lire en ligne)300 mètres, biographie de ses créateurs, exposé de la vie et des découvertes des 72 savants dont les noms sont inscrits sur la grande frise extérieure&rft.aulast=Barral&rft.aufirst=Georges&rft.date=1892&rft.tpages=508&rfr_id=info:sid/fr.wikipedia.org:Savants de la tour Eiffel">.
Liens externes
- « La tour Eiffel et les sciences », avec la liste des 72 noms, sur toureiffel.paris (consulté en ).
- Bertrand Lemoine, « Les 72 noms inscrits sur la Tour Eiffel : qui, pourquoi ? », 130 ans, sur toureiffel.paris, .
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