Pauline Benda, dite Simone Le Bargy, Madame Simone ou simplement Simone, est une comédienne et femme de lettres française, née le à Paris 8e et morte le à Montgeron.

Biographie

Née en 1877 dans une famille de la bourgeoisie juive, alliée par sa grand-mère paternelle, née Emden, à la famille Reinach mais minée par la mésalliance de son père avec une danseuse, Pauline Benda est la petite-fille de Sigmund Benda et la cousine germaine de l’écrivain Julien Benda.

En 1898, elle épouse à l'église Saint-Philippe-du-Roule le comédien Charles Le Bargy (1858-1936), son professeur de diction au Conservatoire national supérieur d'art dramatique, de presque vingt ans son aîné. Ce premier mariage malheureux avec Le Bargy semble avoir servi de modèle à Jean Cocteau pour son monologue Le Bel Indifférent (1940)[réf. nécessaire].

Elle fait ses débuts au théâtre en 1902 sous le nom de Simone Le Bargy dans une pièce d'Henry Bernstein, dont elle créera plusieurs autres œuvres. Elle succède à Sarah Bernhardt dans le rôle de L'Aiglon d’Edmond Rostand puis participe à la création de Chantecler en 1910 dans le rôle de la Faisane.

Ayant adopté après son divorce le pseudonyme de Madame Simone, elle se remarie en 1909 avec l'écrivain Claude Casimir-Perier (1880-1915), fils de l'ancien président de la République, Jean Casimir-Perier. Amie de nombreuses célébrités de son temps, elle reçoit à partir de cette époque les grandes personnalités littéraires de l'époque comme Charles Péguy ou encore Jean Cocteau au château de Trie-la-Ville.

Le fait le plus marquant de sa vie personnelle reste sa liaison brève et passionnée entamée le avec Alain-Fournier, qu’elle avait rencontré alors qu’il était secrétaire de son second mari. Alain-Fournier meurt à la tête de sa compagnie le , lors d'une reconnaissance dans les lignes allemandes, tandis que son mari Claude Casimir-Perier périt le sur le front de l'Aisne.

Veuve, elle épouse en 1923 l’auteur François Porché (1877-1944).

C’est en femme de lettres qu’elle continue sa très longue existence : membre du jury du prix Femina de 1935 à 1985, salon littéraire, amitiés et influences parisiennes, écriture de romans, mémoires (Grand prix de littérature de l’Académie en 1960).

Jean Cocteau écrit dans son Journal, le 2 décembre 1960 : « On demeure confondu par l'indifférence avec laquelle Simone accepte l'oubli total où est tombée sa vie d'actrice célèbre. C'était une femme de lettres, un bas-bleu qui s'était trompé de route. Et jamais ses livres ne remportent le succès qu'elle remportait sur les planches. » . Elle meurt en 1985.

Théâtre

  • 1902 : Le Détour d'Henri Bernstein, théâtre du Gymnase
  • 1903 : Le Retour de Jérusalem de Maurice Donnay, théâtre du Gymnase
  • 1905 : La Rafale d'Henri Bernstein, théâtre du Gymnase
  • 1906 : Le Voleur d'Henri Bernstein, théâtre de la Renaissance
  • 1907 : Samson d'Henri Bernstein, théâtre de la Renaissance
  • 1910 : Chantecler d'Edmond Rostand, Théâtre de la Porte-Saint-Martin.
  • 1911 : Le Vieil Homme de Georges de Porto-Riche, théâtre de la Renaissance
  • 1913 : Le Secret d'Henri Bernstein, théâtre des Bouffes-Parisiens
  • 1916 : L'Amazone de Henry Bataille, théâtre de la Porte-Saint-Martin
  • 1919 : La Jeune Fille aux joues roses de François Porché, théâtre Sarah-Bernhardt
  • 1921 : Le Passé de Georges de Porto-Riche, Comédie-Française
  • 1922 : Judith d'Henri Bernstein, théâtre du Gymnase
  • 1923 : La Gardienne de Pierre Frondaie, théâtre de la Porte-Saint-Martin
  • 1925 : La Vierge au grand cœur de François Porché, mise en scène Simone Le Bargy, théâtre de la Renaissance
  • 1934 : Un roi, deux dames et un valet de François Porché, Comédie des Champs-Élysées

Publications

  • Le Désordre (roman), Paris, Plon, 1930.
  • Jours de colère (roman), Paris, Plon, 1935.
  • Le Paradis terrestre (roman), Paris, Gallimard, 1939.
  • Québéfi (roman), Genève, éd. du Milieu du monde, 1943.
  • Emily Brontë (théâtre), Paris, Nagel, 1945.
  • Le Bal des ardents (roman), Paris, Plon, 1951.
  • L'Autre roman (souvenirs), Paris, Plon, 1954.
  • Sous de nouveaux soleils (souvenirs), Paris, Gallimard, 1957.
  • Ce qui restait à dire (souvenirs), Paris, Gallimard, 1967.
  • Mon nouveau testament (souvenirs), Paris, Gallimard, 1970.
  • Correspondance 1912-1914, avec Alain-Fournier, édité par Claude Sicard, Paris, Fayard, 1992.

Citations

« J’eusse refusé de naître à un monde où le mot « toujours », le seul qui satisfasse les cœurs exigeants, est menteur pour tout ce qui respire. »[réf. nécessaire]

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Denise Bourdet, « Madame Simone », Visages d'aujourd'hui, Paris, Plon, 1960.
  • Alain Denizot et Jean Louis, L'Énigme Alain-Fournier, Paris, Nouvelles Éditions Latines, , 112 p. (ISBN 978-2-7233-2018-4, lire en ligne), p. 13.
  • Michel Forrier, Madame Simone, éd. Le Croît vif, Paris, 2008 (ISBN 978-2-916104-39-3)
  • Christophe-Luc Robin, Épisodes joyeux et tragiques d’une Parisienne dans le Sud-Ouest : Madame Simone entre la Gironde et les Pyrénées, actes du 69e colloque de la F.H.S.O. : Les écrivains en Aquitaine, Bulletin de la Société Historique et Archéologique du Périgord, tome CXLIV, 2e livraison 2017.

Articles connexes

  • François Porché
  • Alfred Porché
  • Edmond Rostand

Liens externes

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